Déjà en 1975, à Grenoble, le jeune Georges Lavaudant montait Le Roi Lear. Mais c’est en 1995, au théâtre de l’Odéon qu’il en donnait une version fameuse avec Philippe Morier-Genoud dans le rôle-titre. Il remet l’ouvrage sur le métier avec Jacques Weber pour jouer le King dans cette histoire aux intrigues mêlées. Une histoire de territoire et de filiation, d’intime et de politique, de passion et d’anéantissement, où tout explose, où rien ne fait plus sens et que Georges Lavaudant fait crépiter. Dans ce chaos cruel comme une tempête sur une lande déserte, la déraison semble se déchaîner, et pourtant le metteur en scène ne sombre pas dans l’abîme de l’horreur de la tragédie, il traque dans la noirceur des personnages ces éclats d’humanité qui persistent sous la folie totale de leurs actes. Jacques Weber, entouré de comédiens totalement investis, est ce vieux roi aux apparences d’ogre emporté, aveuglé par sa puissance déchue