Spectacle en français, partiellement sous-titré
Regards Croisés
Nous, l’Europe, Banquet des peuples
09 janvier - 18h30 - Rencontre
La Voix humaine, Dans la Solitude des champs de coton, Hedda Gabler, Roland Auzet nous a habitués aux dispositifs scéniques proposant un point de vue singulier sur les œuvres. Pour le texte de Laurent Gaudé il met en scène dix artistes et un chœur de foule afin de réinvestir la question de l’Europe. Des femmes et des hommes de nationalités différentes : comédiens, contre-ténor, chanteuse pop, danseuse, chœur. Comme un kaléidoscope de l’Europe, comme le rêve d’un melting pot, l’horizon d’une culture commune. Le lyrisme du texte de Laurent Gaudé y trouve ses résonnances par la voix chantée, parlée, théâtrale, lyrique. Des individualités qui doivent s’entendre sur un avenir commun.
Dire à quel point la beauté d’un groupe peut être fragile, tout est dans cet élan de fraternité indispensable à l’écriture d’une destinée européenne que nous devons construire ensemble.
Roland Auzet m’a surpris avec sa mise en scène de Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès. Il était l’un des artistes accompagnés par la Maison avant mon arrivée, et ce spectacle m’a décidé à lui proposer de continuer à collaborer avec nous.
Peu après, il m’a parlé d’un projet qui pouvait intéresser, à son avis, le Festival d’Avignon. C’était Nous, l’Europe, Banquet des peuples, un texte encore en ébauche mais parfaitement clair dans la tête de Laurent Gaudé, auteur que j’admire, que lui, Roland, mettrait en scène, en musique, en mouvement.
Je me suis laissé embarqué immédiatement.
Pour tout cela et parce que j’ai répété maintes fois déjà qu’il est un point essentiel de notre parcours que de mettre à travailler les machines de l’Archipel pour placer cette magnifique Maison au sommet du panorama culturel national et, pourquoi pas, international, nous avons décidé de nous embarquer dans cette aventure.
Le projet est non seulement bon mais nécessaire.
Laurent Gaudé et Roland Auzet sont capables de créer un spectacle unique, fondamental et émouvant, une oeuvre d’art avec un sens politique pertinent et presque obligatoire.
Le Festival d’Avignon, qui peut tout vous donner mais aussi tout vous enlever, sera cette fois, j’en suis convaincu, une plateforme pour nous prouver que nous sommes capables de relever un défi difficile et dangereux, mais aussi enrichissant et passionnant !
Borja Sitjà