À jamais inséparables, Birkin et Gainsbourg continuent à nous émouvoir. L’égérie aux dessous chics n’a de cesse de chanter le poète disparu. Une fois encore, elle réinvente son répertoire magistral dans une formule qu’il n’aurait pas désavouée, lui le musicien inspiré par les grands compositeurs classiques. Sur les délicats et émouvants arrangements du pianiste japonais Nobuyuki Nakajima, l’orchestre symphonique tisse la toile où se glisse le filet de voix de la chanteuse. Sans une once de pathos, mais remarquablement juste dans l’émotion, Jane Birkin réalise son plus bel hommage à Serge Gainsbourg. Fuir le bonheur, Amour des feintes ou Baby alone in Babylone sont bien sûr au rendez-vous, parfaitement ajustées, mais elle s’aventure aussi sur d’autres registres comme avec Requiem pour un con et Pull marine. Entre la fragilité de la chanteuse et la puissance de l’orchestre se crée le petit miracle que seul Gainsbourg pouvait provoquer.