Co-produite par l’Archipel et créée à Perpignan, la nouvelle pièce du collectif montpelliérain met en scène l’outrance des personnages et des situations sortis du vécu et de l’imagination du dramaturge russe. Vagabonds, ivrognes, anarchistes, parricides et épileptiques habitent cette « nef des fous » aux comportements incompréhensibles. Par le travail des comédiens, la prédominance du jeu, l’authenticité de la démarche et le pari d’une certaine humanité, Machine Théâtre fait du foisonnant roman une pièce où se croisent modestie, sauvage et sacré. Nicolas Oton, le metteur en scène, a voulu rapprocher l’époque de Dostoïevski de notre société actuelle, trouver échos à cet univers sordide : « Comment ne pas songer, en sortant dans la rue, que le clochard assis sur le trottoir est une image plus forte et saisissante que toutes celles que l’on pourrait voir sur scène ? ».