Une Victoire d’honneur en bandoulière, un album tout frais tout chaud dans la besace, Étienne Daho a repris la route. Toujours aussi inspiré, il nous fait partager cette légèreté inimitable de sa pop à l’élégance contagieuse. Avec Blitz, il nous invite à défier les dangers menaçants et à garder le cap comme il n’a cessé de le faire en quarante années d’une carrière sans faille.
Marqué par la mort de sa sœur Jeanne et dans une moindre mesure par la disparition le même jour de David Bowie, Étienne Daho a repris le chemin de la création pour un onzième album. Blitz (guerre éclair) est dans le sillage d’autres opus comme Pop Satori (1986) ou Eden (1996) et inspiré par un coup de foudre ressenti en écoutant le groupe Unloved. Mais, fidèle à lui-même, Étienne Daho ne tombe pas dans la morosité ambiante en proposant autant de couleurs new-wave que de clairs-obscurs, plaçant sa voix douce, sensuelle et parfaitement maîtrisée sur le travail d’orfèvre des arrangements musicaux. C’est donc un Daho plus affûté que jamais qui est sur scène, grandi par les épreuves, plus décidé que jamais à tordre le cou aux inquiétudes du monde, tout en nous encourageant à rester en alerte et à résister.
Dans la presse
Pas facile de succéder aux somptueuses Chansons de l’innocence retrouvée. Blitz ne se laisse pas aussi facilement aimer. Il faut même plusieurs écoutes pour apprécier ce 11e album intense, audacieux, qui brouille les pistes, à l’image du titre d’ouverture, les Filles du canyon, cavalcade de guitares à la Shadows qui pourrait être le générique épique d’un film tourné en 1970. Un film qui passe du Technicolor, hédoniste, psychédélique, au polar noir et blanc à la dramaturgie soulignée par les violons. Un film qui finit fort, avec Après le Blitz, fantastique chanson à rebondissements de sept minutes, et la poignante Nocturne. Trente-six ans après son premier album, Étienne Daho réussit encore à se réinventer et étonner. LE PARISIEN