Le chorégraphe Angelin Preljocaj poursuit son exploration de l’univers du conte avec La Fresque inspirée d’un célèbre conte chinois. Il y est question d’image et de temporalité, de vision et de réalité. D’abord pense pour le jeune public, le ballet dépasse cette intention première en s’adressant à l’universalité du merveilleux.
Deux pèlerins s’abritent de la pluie dans un monastère déserté. Ils tombent en admiration devant une fresque et y contemplent une jeune femme aux cheveux dénoués. L’un d’eux passe derrière le miroir et se retrouve dans la peinture murale où il épouse la belle. Chassé, il reprend pied avec la réalité alors que la jeune femme peinte sur le mur à maintenant la chevelure nouée des femmes mariées… Angelin Preljocaj s’empare de cette histoire avec fluidité et renoue avec une gestuelle rappelant Roméo et Juliette ou Le Parc. Sur la partition électronique de Nicolas Godin et dans les costumes d’Azzedine Alaîa, les danseurs évoluent avec pour décor les vidéos de Constance Guisset et les clairs-obscurs d’Éric Soyer. Entre romantisme et inquiétante étrangeté, c’est une suite d’images et de tableaux à la splendide esthétique que produit cette chorégraphie physique, aérienne et envoûtante.
Focus Danse
Notre partenaire le Cinéma Le Castillet, en écho à La Fresque, vous invite à découvrir en avant-première le film Yuli d'Icíar Bollaín le jeudi 13 juin à 20h30.
► Rencontre introductive menée par Viviana Franciosi, professeur de danse classique au Conservatoire Montserrat Caballé de Perpignan.
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Dans la presse
Le chorégraphe déploie des effets presque cinématographiques, donnant une profondeur de champ du plus bel effet. La compagnie ici resserrée autour de dix danseurs est dans un engagement de tous les instants. La Fresque peut, au dire de son auteur, se lire comme une méditation sur le pouvoir des images. Ou un voyage en mouvement. LESECHOS.FR
Il y avait longtemps qu’Angelin Preljocaj n’avait présenté une pièce aussi prenante. La sensualité reste bien présente, même si sa gestuelle, comme taillée à la hache, si symptomatique de son écriture, s’aventure ici dans d’autres territoires. Comme s’il se lançait sur les terres de la poésie. FIGARO SCOPE