Leandre est bien plus qu’un clown, il est un Pierrot sous les étoiles, un poète sans parole, un clochard magnifique. Il nous invite dans sa baraque déglinguée et parfois hantée à devenir ses amis, ses confidents, les témoins de ses émotions et de ses sentiments. L’absurde invite la tendresse et la solitude se peupler d’une humanité bienveillante.
C’est sur les trottoirs de Barcelone et d’ailleurs que Leandre a fait grandir son art. Il en a gardé un sens aigu de la proximité et de la complicité avec le public. Il n’est pas seul dans sa bicoque envahie de chaussettes jaunes dont les meubles lui résistent et dont la porte ne permet pas toujours d’y entrer. Il y fait des rencontres, il y attend le facteur, il nous prend à témoin, nous fait partager ses rêves et ses manies. Sans prononcer mot, Leandre est le fabuleux conteur d’un quotidien absurde traversé d’émotions, de rires, d’émerveillements. Dans son grossier costume de laine, la cloche céleste touche à cette part universelle de notre humanité, celle du sensible, de l’empathie et de la poésie des âmes simples.
Dans la presse
Sans mot, Leandre invite le public au voyage dans sa cabane de guingois, où tout tangue, les meubles comme les perceptions. Il semblerait d’abord que l’automne, qui jaunit les plus vertes feuilles, ait commencé sur scène, mais on change vite d’avis. Il s’agit d'autre chose : de trompe l’œil bâtis en direct, de sensations diffuses de poésie. Car trois fois rien suffisent à Leandre pour nous faire rêver. Ce qui n’empêche guère cet admirateur de Chaplin et de Keaton d’être parfois plus mordant. TÉLÉRAMA