Deux soirées avec Anne Teresa De Keersmaeker
Depuis Fase, sa premiere création chorégraphique, Anne Teresa De Keersmaeker s’est imposée comme l’une des grandes figures de la danse contemporaine. Tout d’abord très inspirée par la musique minimaliste américaine, la chorégraphe explore son art en compagnie de Bach, du jazz, du rock ou de la musique indienne. Elle travaille aussi d’après du texte comme avec la poésie de Rainer Maria Rilke. Anne Teresa De Keersmaeker a su recréer le lien entre la danse et la musique souvent jouée en direct, développant une écriture énergique, rigoureuse, souvent épurée, s’appuyant sur des motifs géometriques de l’espace scénique. Deux de ses pièces sont au répertoire de l’Opera de Paris.
Autre monument de l’œuvre d’Anne Teresa De Keesmaeker, Rosas danst Rosas. Créé un an après le célèbre Fase (1982), ce spectacle est exclusivement féminin, avec quatre danseuses qui s’agitent dans des gestes du quotidien sur une musique aux percussions métalliques signée par Thierry De Mey et Peter Vermeersch. Une gestuelle abrupte et minimaliste, une explosion de mouvements où les danseuses vont jusqu’au bout d’elles-mêmes, jusqu’à l’épuisement, jusqu’à l’oubli. Rosas danst Roses est articulé en cinq tableaux qui débordent d’une vitalité et d’une énergie physique démesurées. Ce fut un véritable choc lors de sa création, marquant toute une génération, et il n’a pas pris une ride.
Dans la presse
Tout Rosas danst Rosas tient dans ce paradoxe : un programme court comme un abécédaire qui, à force de ressassement, explose. Toute l’oeuvre de la chorégraphe, sa force d’expansion, sont là : coups de tête et élans, volte-face et spirales, circulations complexes. Sa nervosité aussi, avec ses façons brusques de balancer ses cheveux ou de se prendre la tête. LE MONDE
