Un décor minimaliste et sans âge, un écran blanc où apparaissent d’autres décors comme en rêve, des costumes absolument d’époque et quelques moments de musique, Jean-Pierre Vincent a choisi de privilégier la force du texte. Dandin et Angélique portent en eux bien plus qu’une simple querelle d’époux car c’est aussi de la guerre sournoise et cruelle entre bourgeois et petite noblesse, entre maîtres et serviteurs, entre hommes et femmes, dont il est ici question. L’excellent Vincent Garanger y campe un Dandin à la fois émouvant et ridicule, drôle et pathétique, paysan roué, rustre mal fagoté dans ses habits de cour. Une comédie de mœurs revisitée avec la férocité, la jubilation et l’élégance d’un maître de la mise en scène.