La belle Italienne c’est Isabella. Elle est éprise de l’esclave Lindoro et convoitée par le bey d’Alger Mustafà, qui envisage de se séparer de sa femme Elvira en la mettant dans les bras de Lindoro. Mais la belle est osée et rusée, elle enlève son amant à la barbe du bey qui doit retourner au bercail. Le comique et la légèreté de l’opéra bouffe sont en place avec ce livret d’Angelo Anelli. Une comédie féministe que Stendhal qualifiait de folie organisée et complète. Rossini offre aux voix d’être habiles et volubiles, la contralto et le ténor brillent dans des duos d’amour, toutes les tessitures ont des moments de virtuosité comme dans l’incroyable final du premier acte. Pierre Thirion-Vallet a voulu de l’outrance, des couleurs, des formes et du jeu, il s’est inspiré de la commedia dell’arte et du cinéma muet pour cet emballement musical et scénique resitué sur le tournage d’un film des années cinquante.