Aurélien Bory revient sur une émotion théâtrale de sa jeunesse provoquée par la pièce du yougoslave Mladen Materic. Dans le décor originel retrouvé et en compagnie de deux des acteurs, le metteur en scène et comédien se prend au jeu sensible de la mémoire.
Il y a vingt-cinq ans, le tout jeune Aurélien Bory découvrait au Théâtre Garonne Le Ciel est loin la terre aussi, la pièce du Théâtre Tattoo et de son metteur en scène Mladen Materic. Un moment fondateur pour l’artiste en devenir et un souvenir prégnant pour le créateur d’aujourd’hui qui se lance sur les traces de la mémoire des émotions d’alors. Associé à Mladen Materic, en compagnie de deux des comédiens historiques, dans les décors de l’époque sortis de la poussière des ans, Aurélien Bory interroge le temps qui passe et l’espace de jeu. Entre la subjectivité de la mémoire et la réalité du vécu, le metteur en scène vagabonde, crée des distorsions et des anamorphoses sublimes. A la fois théâtrale, plastique et poétique, cette (re)création portée par la quête d’un théâtre réinventé nous rappelle magnifiquement l’impermanence des choses et des êtres.