Au royaume d’Angleterre, dans l’aube naissante du XIVème siècle, la passion trouble d’Edouard II pour Pierce Gaveston devient le lieu de compromissions, de bassesses, d’alliances contre nature, de trahisons et de meurtres. Le roi, mais aussi l’amant, la reine et Roger Mortimer y laissent la vie à coup d’épée, de décapitation et d’empalement. Dans un décor de monde incendié, mais aussi de jardin d’Eden ou de salle de bal, Bruno Geslin donne chair et os au drame historique, au récit introspectif, au poème épique, à la tragédie qui habitent le texte de Christopher Marlowe. Les comédiens font diablement vivre les personnages aveuglés de démons et assoiffés de vengeance. Toujours proche de la performance où se croisent les langages, où le corps et le mouvement sont essentiels, Bruno Geslin interroge la question du genre, superpose les époques et fait de ce récit le miroir des passions et des ambitions humaines.