Sur la piste intime d’un petit chapiteau, le cirque Rasposo fait son théâtre étrange et troublant. Tout en rendant un hommage onirique au clown blanc, Marie Molliens et ses compères éveillent les nerfs et le cœur en une suite de tableaux, de visions furtives, d’instants de beauté, d’images archaïques. Portés par l’intense dramaturgie, le cirque est bien là, avec l’équilibriste, l’acrobate sur son fil de fer, le jongleur et ses anneaux et le lanceur de couteaux flirtant amoureusement avec la mort et le danger. Face à l’enlaidissement du monde et à l’obscurité qui s’annonce, Oraison se veut porteur d’espoir et de lucidité tout en provoquant le ravissement. L’ambiance, à la fois joyeuse et nostalgique, puissante et déstabilisante, convoque le cirque à l’ancienne et l’univers forain. Un spectacle qui éveille les consciences afin de raviver nos lumières intellectuelles et poétiques ainsi que nos sensibilités profondes.