Comme une réponse à la sidération qu’impose la montée des extrémismes et leurs déferlements de violence Charly Breton met des mots sur ce terrible désir d’en finir, sur l’absolue détresse ivre d’elle-même qui mènent un jeune homme au passage à l’acte irrémédiable et meurtrier. L’auteur y dévoile l’itinéraire intérieur de celui qui se radicalise et projette de commettre un attentat au nom d’un dieu nommé l’Ogre. L’enjeu n’est pas d’expliquer, mais plutôt d’éclairer la complexité des mouvements du basculement vers l’action radicale. Sous l’orme, au bord d’un lac gelé, il a vécu pour la première fois l’expérience de la mort et n’en est jamais vraiment revenu. L’excellent comédien Guillaume Costanza donne chair et sang à son personnage et nous fait vivre intensément l’inéluctable montée de sa logique nihiliste capable d’apaiser l’angoisse d’exister.